Le collectif Green IT est un regroupement d’experts, d’associations et d’entreprises œuvrant pour réduire l’empreinte environnementale du numérique. Depuis plusieurs années, ses membres publient des études de référence pour chiffrer l’impact des technologies de l’information (ordinateurs, smartphones, data centers, réseaux, etc.) sur le climat et les ressources naturelles.
Leur approche est globale : ils s’appuient notamment sur l’analyse de cycle de vie (ACV) pour quantifier les émissions de gaz à effet de serre, la consommation énergétique ou encore l’épuisement des ressources. Grâce à leurs travaux, ils formulent des recommandations claires pour promouvoir la sobriété numérique, l’éco-conception et la durabilité des équipements, dans le but de repenser nos usages pour un numérique vraiment soutenable.

Étude 2025 : les impacts environnementaux du numérique
L’association Green IT vient de publier son étude 2025 sur les impacts environnementaux du numérique à l’échelle mondiale, en se basant sur l’année de référence 2023. Il s’agit de la troisième édition, après celles de 2015 et 2019. L’étude s’appuie sur la méthode ACV en évaluant 16 indicateurs environnementaux et sanitaires pour l’ensemble du cycle de vie des équipements et usages numériques dans le monde.
Chiffres clés
- 40 % du budget climat annuel soutenable d’une personne est déjà consommé par le numérique.
- On compte 6 équipements numériques par personne en moyenne.
- Le numérique émet autant de gaz à effet de serre (GES) que 5,5 fois la France.
- 4 % des émissions de GES du numérique sont dues à l’IA (davantage que tous les ordinateurs de bureau et tablettes réunis).
- Les serveurs configurés pour l’IA ne représentent que 2,24 % des unités de serveurs, mais 18 % de la consommation électrique et 27 % des émissions de GES des serveurs.
- Le nombre d’objets connectés (IoT) a été multiplié par 15 entre 2010 et 2023.
- Les équipements IoT consomment près de 10 % de l’électricité utilisée par le numérique, soit l’équivalent de 3,5 fois la consommation annuelle du Grand Paris.
- Les téléviseurs représentent 13 % des émissions de GES et 25 % de l’épuisement des ressources minérales et métalliques de l’ensemble du numérique.
Messages clés
- Le numérique représente une part très importante de notre budget annuel soutenable, disproportionnée par rapport à nos besoins primaires (se nourrir, boire, se loger, etc.).
- L’utilisation des ressources (minéraux et métaux) est l’indicateur le plus impacté, suivi des émissions de GES.
- Malgré un déploiement encore limité, l’IA génère déjà une part significative des impacts.
- Les téléviseurs sont la catégorie d’équipements la plus dommageable sur le plan environnemental.
- La croissance du parc IoT (objets connectés) est exponentielle, avec des conséquences notables en matière de consommation électrique et d’épuisement des ressources.
Principales recommandations pour un numérique durable
L’étude propose plusieurs pistes pour inverser la tendance et préserver notre budget climat :

Utiliser moins d’équipements
- Questionner nos usages pour n’acheter que les équipements réellement nécessaires.
- Réduire le nombre d’objets connectés superflus.
Conserver les équipements plus longtemps
- Prendre soin de ses appareils et privilégier la réparation.
- Favoriser le réemploi en achetant reconditionné ou en donnant une seconde vie à nos matériels.
Questionner nos usages
- S’assurer que la valeur apportée par une solution numérique est plus importante que son impact.
- Intégrer systématiquement l’éco-conception, y compris pour les technologies utilisant l’IA.
Conclusion : pourquoi agir dès maintenant ?
- Avec 40 % du budget climat soutenable déjà consommé par le numérique, il devient urgent de repenser nos pratiques et nos choix d’équipement.
- L’étude 2025 de Green IT met en lumière une réalité tangible : l’innovation numérique peut s’avérer être un formidable levier de progrès social et économique, mais son empreinte environnementale ne cesse de croître.
En suivant les recommandations proposées (sobriété numérique, réparation, éco-conception…), chacun de nous – citoyens, entreprises, pouvoirs publics – peut contribuer à réduire significativement l’impact du numérique sur le climat. L’enjeu est de taille, et le temps presse !
Pour aller plus loin